Rencontre des acteurs de la Vallée de la Meuse, sur la Crassule de Helms

par Camille GUNDER — 13.10.2022

Dans le cadre de l’animation régionale Espèces Exotiques Envahissantes (EEE), le Conservatoire d’Espaces Naturels de Lorraine et le Conservatoire Botanique de Lorraine , ont organisé, le 22 septembre une journée de rencontre à Bras-sur-Meuse sur la thématique d’une espèce un peu particulière : la Crassule de Helms. Cette petite plante aquatique originaire d’Australie et de Nouvelle-Zélande, colonise maintenant nos étangs et nos cours d’eau. Elle a en effet, la capacité de croître rapidement, et de se multiplier végétativement : le moindre fragment de tige comportant un seul nœud est susceptible de redonner un individu complet et par la suite un tapis entier, ce qui engendre de multiples impacts sur le milieu qu’elle colonise. Dans le Grand Est, l’espèce est classée comme Espèce Exotique Envahissante avérée émergente (Duval et al., 2020).

Se propageant par multiplication végétative, pouvant s’adapter à diverses conditions et n’ayant pas de prédateurs dans notre région, la crassule forme de tels tapis denses et monospécifiques à la surface de l’eau, qu’elle limite considérablement l’arrivée de lumière essentielle à la vie aquatique et supplante le développement des autres espèces végétales. Les tapis de crassule peuvent également boucher temporairement les fossés et engendrer des crues en cas de pluies importantes (Zambettakis & Herbert, 2012). Le tapis dense de crassule piège une grande quantité de matière organique favorisant également le comblement progressif des mares et autres plans d’eau (Fried, 2012). De plus, les tapis masquent la présence d’eau ce qui peut engendrer des accidents de chutes dans l’eau voire des risques de noyades d’animaux ou d’enfants (Zambettakis & Herbert, 2012)… Il est donc important de ne pas introduire cette espèce dans nos milieux naturels !

Une dizaine d’acteurs professionnels (la Communauté d’Agglomération du Grand Verdun, la Communauté de communes du Pays de Stenay et du Val Dunois, la Fédération de Pêche de la Meuse, le département, VNF, l’EPAMA, l’OFB, le CEN Lorraine, le CPIE et le Conservatoire Botanique) concernés par cette problématique se sont ainsi réunis le 22 septembre, à Bras-sur-Meuse. Cette rencontre a permis d’informer sur la répartition de l’espèce dans le secteur de la Vallée de la Meuse, mais également, de les sensibiliser à ses impacts. Les échanges ont été intéressants et ont permis de faire émerger des projets afin d’éviter de disséminer davantage cette espèce et de sensibiliser les usagers de la Meuse.
La journée s’est prolongée ensuite jusqu’en fin d’après-midi en compagnie de simples curieux et habitants du secteur, curieux d’en apprendre plus sur cette espèce.

 

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